D'autre part, il est important aussi de réaliser que la coudée dans ces chapitres d'Ezéchiel n'est pas une coudée ordinaire, mais qu'elle mesure toujours un palme de plus (la largeur d'une main). Notre mesure est toujours trop courte. La mesure de Dieu est bien plus longue que la nôtre ! C'est pourquoi nous devons prendre garde de ne pas lire la Bible avec notre propre standard et nos propres représentations. Souvent, nous pensons avoir compris, et plus tard, nous remarquons que notre compréhension était trop limitée : nous avions vu quelque chose, mais Dieu avait plus à nous montrer.
Combien de fois avons-nous expérimenté d'avoir mal mesuré, d'avoir commis le péché de présomption, mentionné dans le Psaume 19 ! Durant ces vingt siècles d'histoire de l'Eglise, les chrétiens se sont si souvent disputés, parce que chacun a sa mesure en ce qui concerne la compréhension de la Bible. Quelle confusion ! Quand vous voyagez, quelle difficulté pour s'y retrouver parmi toutes les devises utilisées dans les différents pays ! Combien la situation est compliquée quand chacun utilise un standard différent, quand chacun a sa propre mesure et sa propre conception. La conséquence logique est que nous, les chrétiens, ne cessons de nous disputer.
Quand serons-nous enlevés, par exemple : avant ou après la grande tribulation ? Serons-nous tous enlevés ensemble, serons-nous enlevés au trône comme le dit Jean, ou dans les airs comme le dit Paul ? Qui a raison ? D'après Apocalypse 14, les prémices sont enlevées sur la montagne de Sion. Qu'en est-il de ceux qui sont enlevés et se tiennent sur la mer de verre (Apoc. 15:2) ? L'enfant-mâle, pour sa part, est enlevé au trône (Apoc. 12:5). Selon quel standard allez-vous donc mesurer la question de l'enlèvement ?
Et qu'en est-il du salut ? Etes-vous sauvés ? Mais alors, pourquoi Pierre parle-t-il de croître pour le salut (1 Pie. 2:2) et pourquoi Paul parle-t-il de travailler à notre salut avec crainte et tremblement (Phil. 2:12), alors qu'il précise que le salut est le don gratuit de Dieu par la foi et sans les œuvres (Rom. 3:28 ; 6:23 ; Eph. 2:8) ? Paul se contredit-il ? De son côté, Jacques ajoute que la foi sans les œuvres est morte (Jacq. 2:20, 26) ! Irez-vous jusqu'à dire, comme certains théologiens l'ont fait dans le passé, qu'il faut retirer l'Epître de Jacques de la Bible ?
Voulons-nous vraiment nous disputer pour de telles choses ? N'êtes-vous pas nés de nouveau ? Pouvez-vous donc « dé-naître » ? Pourquoi donc certains prétendent-ils qu'on peut perdre son salut ? Beaucoup ont très mal compris Hébreux 6 et affirment qu'il est impossible de se repentir quand on a péché. Etes-vous parfaits, ne commettez-vous jamais aucun péché ? Et pourtant, vous n'avez jamais expérimenté que vous étiez de nouveau perdus? Curieusement, je n'ai jamais rencontré une personne défendant cet enseignement et qui témoigne avoir perdu son salut.
Nous avons besoin d'un esprit de sagesse et de révélation, sinon nous n'échapperons pas aux disputes doctrinales. Il faut que le Seigneur nous ouvre les yeux et nous accorde beaucoup de grâce. Ce n'est pas pour rien que Paul a dit que nous avons besoin d'un esprit de sagesse et de révélation. Nous avons besoin de la sagesse d'en haut pour saisir entièrement la Parole de Dieu. Le même Paul dit aussi de lui-même : « Frères, <je ne pense pas l'avoir saisi », et il ajoute : « mais je fais une chose: oubliant ce qui est en arrière et me portant vers ce qui est en avant, je cours vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ » (Phil. 3:13-14). Il en va de même en ce qui concerne l'édification de l'Eglise. Nous ne sommes pas encore l'Eglise glorieuse que le Seigneur veut obtenir, une Eglise sans tache, ni ride, sainte et irréprochable.