Dans le deuxième livre des Psaumes, nous voyons donc un aspect des souffrances de Christ qui servait exclusivement à l’édification du royaume de Dieu. Paul aussi avait cette vision quand il écrivait à l’Eglise à Philippes, en disant qu’il considérait tout comme une perte : « Ainsi je connaîtrai Christ, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances… » (Phil. 3:10). Avons-nous, comme Paul, ce désir de participer non seulement à sa vie et à sa puissance de résurrection, mais aussi à ses souffrances ? Est-ce que notre cœur aspire à une telle communion avec le Seigneur, une communion de souffrances ? Cela dépend de ce que nous avons vu et de ce que nous voulons atteindre. Paul avait un objectif très clair sous les yeux, et il avait compris ceci : sans souffrances, pas de règne ! Voilà pourquoi Paul écrit à Timothée : « si nous persévérons, nous régnerons aussi avec lui ; si nous le renions, lui aussi nous reniera » (2 Tim. 2:12).
A l’Eglise à Colosses, Paul écrit : « Je me réjouis maintenant dans mes souffrances pour vous ; et ce qui manque aux souffrances de Christ, je l’achève en ma chair, pour son corps, qui est l’Eglise » (Col. 1:24). Est-ce que cela signifie que l’œuvre de Christ à la croix n’était pas parfaite ? N’avait-il pas dit : « Tout est accompli. » (Jean 19:30) ? Oui, pour le pardon de nos péchés, il a tout accompli, il a souffert et versé son sang à la croix pour répondre à toutes les justes exigences de Dieu. A ces souffrances-là, que Christ a endurées pour notre rédemption, nous n’avons aucune part. Et pourtant Paul dit qu’il manque encore quelque chose aux souffrances de Christ, à savoir aux souffrances pour l’édification de l’Eglise, pour le royaume de Dieu. Comment pouvons-nous entrer dans le royaume de Dieu ? A travers beaucoup de réjouissances et de joie ? Non, mais à travers beaucoup de tribulations ! Voilà l’expérience de Paul, et c’est pour cette raison que lui et ses collaborateurs fortifiaient les croyants nouvellement sauvés : « fortifiant l’esprit des disciples, les exhortant à persévérer dans la foi, et disant que c’est par beaucoup de tribulations qu’il nous faut entrer dans le royaume de Dieu » (Actes 14:22).
Il y a donc un aspect des souffrances qui n’a aucun rapport avec le péché, mais qui sert exclusivement à l’édification de l’Eglise comme royaume de Dieu. Nous voyons déjà cet aspect très précieux des souffrances de Christ dans la Genèse, avant même la chute de l’homme, quand Dieu plongea Adam dans un profond sommeil et prit une de ses côtes pour en faire Eve, sa contrepartie (nous savons que le sommeil d’Adam est une image de la mort de Jésus à la croix, et Eve une image de l’Eglise.) C’est en référence à cela que Paul écrit à l’Eglise à Ephèse : « Christ a aimé l’Eglise, et s’est livré lui-même pour elle » (Eph. 5:25).
Ce sont ces souffrances-là de Christ auxquelles Paul voulait avoir part et qu’il achevait en sa chair, car son but était l’édification de l’Eglise comme royaume de Dieu sur cette terre. Celui qui n’accepte pas de souffrir ne sera capable ni d’édifier l’Eglise, ni d’exprimer la vie du royaume dans sa marche quotidienne.