La vie de notre âme est non seulement opposée à Dieu, mais elle combat aussi pour elle-même ; elle est intransigeante et insiste sur son bon droit, elle refuse de mourir. Combien de couples, même parmi les chrétiens, souffrent de cela ou en sont même détruits. Nous avons besoin du Christ crucifié pour notre vie de couple. Au moins un des partenaires doit être prêt à porter la croix, sinon il ne peut y avoir de solution. C’est aussi pour cela que nous invoquons le nom du Seigneur dans les situations difficiles, non seulement pour obtenir de l’aide, mais surtout pour recevoir du Seigneur la grâce de livrer notre moi à la mort. Dans la plupart des situations difficiles, c’est déjà un grand pas en avant quand notre moi a été traité par la croix.
Voilà pourquoi une vie chrétienne normale commence par la foi en Jésus-Christ et par le baptême en sa mort. La vie humaine physique se termine par la mort physique, mais la vie spirituelle commence par le moi crucifié et se termine par la vie. Jésus-Christ, en qui nous croyons, est non seulement mort pour nous, mais nous sommes aussi morts avec lui. En rompant le pain, nous louons si souvent le Seigneur d’avoir livré sa vie pour nos péchés, mais nous le louons rarement de nous avoir crucifiés avec lui. Nous nous accrochons à notre moi et à tous nos problèmes. Dieu, en revanche, désire nous voir amenés à notre fin par la mort de Christ à la croix.
Dans Galates 2, quand Pierre agissait par hypocrisie, Paul lui a résisté et a combattu pour la vérité, en disant : « J’ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi » (Gal. 2 :20). Il doit alors être possible d’expérimenter chaque jour le fait que ce n’est plus nous qui vivons, mais bien Christ qui vit en nous.