Avec le chapitre 28 commence la troisième section du livre d’Esaïe. Il y est question du premier « malheur » concernant Ephraïm dont la capitale était Samarie, une ville appelée ici « la couronne superbe des ivrognes d’Ephraïm » (v. 1). L’état moral du peuple ne correspondait pas à l’aspect de sa capitale. Le Seigneur allait donc livrer Samarie à l’Assyrie. Cette prophétie s’est accomplie par Salmanasar, la sixième année d’Ezéchias (2 Rois 18 :9-10). En revanche, l’Eternel des armées fut « une couronne éclatante et une parure magnifique pour le reste de son peuple » lorsque Ezéchias, roi de Juda, mit sa confiance en l’Eternel et repoussa « l’ennemi jusqu’à ses portes » (Es. 28 :5-6 ; 37 :14-20).
Mais Juda finit par suivre le chemin d’Ephraïm (v. 7-8). Esaïe dut parler à ses chefs comme à de petits enfants, leur rappelant les notions élémentaires du bien et du mal, dans un langage simple : « précepte sur précepte, règle sur règle, un peu ici, un peu là » (v. 9-10). Comme les chefs religieux refusaient d’écouter le prophète, Dieu allait leur parler par les chefs assyriens dans « un langage barbare » (v. 11). Dieu leur avait proposé le repos (v. 12), mais ils avaient préféré faire une alliance « avec le séjour des morts » (v. 15), c’est-à-dire avec l’Egypte. Ils auraient mieux fait de « prendre pour appui » la pierre angulaire mise pour fondement en Sion (v. 16). En s’appuyant sur l’Egypte, la couverture allait être « trop étroite », c’est-à-dire insuffisante pour défendre Jérusalem (v. 18-20). Dieu allait devoir faire « son œuvre étrange », c’est-à-dire juger son propre peuple (v. 21-22). Toutefois, comme un agriculteur, même si Dieu devait « labourer » son peuple, il n’allait pas le faire indéfiniment (v. 24-29).