

Supposons que vous ayez un serviteur très maladroit ; tant qu’il reste assis à ne rien faire, sa maladresse n’apparaît pas. S’il ne fait rien de ses journées, il vous sera de peu d’utilité, mais au moins, il ne causera aucun dommage ! Mais si vous lui dites : « Viens maintenant, ne passe pas ton temps à être oisif ; lève-toi et fais quelque chose ! » les ennuis vont aussitôt commencer. Il renversera la chaise en se levant, un peu plus loin il trébuchera contre le pied d’une chaise, puis il cassera un plat précieux en le manipulant. Tant que vous ne lui demandez rien, personne ne s’apercevra de sa maladresse, mais dès que vous lui demanderez de faire quelque chose, sa gaucherie apparaîtra immédiatement. Comme en ce qui nous concerne tous : il n’y a rien à redire aux exigences qui nous sont adressées ; le problème se situe au niveau de l’homme, qui est d’une incapacité flagrante. Car nous sommes tous pécheurs de nature. L’ennui, c’est que sans la loi nous ne le savons pas. Tant que Dieu ne nous demande rien, tout semble bien aller. Mais quand il nous demande quelque chose, apparaît alors au grand jour le fait que nous sommes pécheurs afin « que, par le commandement, il (le péché) devienne condamnable au plus haut point ».