« Ils le jetèrent donc, et ils ne pouvaient plus le retirer, à cause de la grande quantité de poissons. Alors le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : C’est le Seigneur ! »
(Jean 21 : 6b-7a)
Il est surprenant qu’aucun disciple n’ait reconnu Jésus qui se tenait sur le rivage ; pas même Pierre et Jean qui avaient été très proches de lui, ni Thomas qui l’avait pourtant identifié à ses blessures, bien tardivement d’ailleurs. Ce n’était pas le lot de simples yeux humains et de simples mains de chair de reconnaître le Seigneur ressuscité. Lorsque Jésus a abordé des questions qui leur étaient pourtant familières, les disciples ne l’ont pas reconnu. C’est au moment où le filet a été plein de poissons que Jean l’a soudainement identifié.
Par la suite, lorsque Jésus qui se tenait sur le rivage, a dit : « Venez, mangez », aucun n’a osé lui dire : « Qui es-tu ? », sachant que c’était le Seigneur. On a là un paradoxe. D’ordinaire, le fait de poser une question sous-entend un manque de connaissance ; si vous n’osez pas poser de question, c’est la preuve que vous craignez de révéler votre ignorance. Mais ici, nous avons à la fois la crainte et la connaissance. Au niveau de leur homme extérieur, les disciples ressentaient de la crainte, mais au niveau de leur homme intérieur, ils savaient, ils étaient au clair. Il arrive souvent que sans pouvoir l’expliquer, vous ayez une assurance intérieure que Dieu vous a fournie. Telle est la vie chrétienne.