L’Eternel prend ici la place d’un mari dont la femme est son peuple. Dieu l’avait rejeté et conduit en captivité à Babylone, mais ne lui avait pas donné de lettre de divorce parce que la séparation n’était que provisoire. Lorsque quelqu’un ne pouvait payer ses dettes, il arrivait que le créancier vienne chercher ses enfants pour en faire des esclaves (2 Rois 4 :1). Mais aucune vente à des créanciers n’était intervenue. C’est à cause des péchés du peuple qu’une séparation était devenue indispensable.
Dans sa miséricorde, Dieu était venu à son peuple, mais personne ne l’avait reçu. Il avait appelé, mais personne n’avait répondu (v. 2). Et pourtant Dieu avait prouvé dans le passé sa puissance rédemptrice en Egypte et il avait ouvert le Jourdain pour leur permettre de passer à pied sec.
Après avoir prophétisé à deux reprises concernant le vrai Serviteur (42 :1-9 et 49 :1-13), Esaïe revient au vrai Serviteur (50 :4-11) qui a été perfectionné par son obéissance, au travers des souffrances (Héb. 5 :8-9). Suivons son exemple, en étant à l’écoute du Père chaque matin et apprenons à écouter comme des disciples (v. 4-5). Ayant toujours été soutenu par le Père, le Fils a rendu son visage « semblable à un caillou » (50 :7) et « prit la résolution de se rendre à Jérusalem » (Luc. 9 :51), même s’il savait que les pires traitements et la crucifixion l’attendaient. Le prophète termine ce chapitre par un appel à craindre l’Eternel plutôt que de se réfugier dans la philosophie ou la psychologie humaines – « votre feu et vos torches enflammées » qui ne peuvent conduire que dans la douleur (v. 11).