Une doctrine à elle seule ne nous amènera pas à considérer toutes choses comme de la boue, mais il suffit que le Seigneur nous apparaisse ne serait-ce qu'une fois, que les yeux de notre cœur soient illuminés et que nous expérimentions ce Christ, alors tout deviendra effectivement pour nous comme de la boue. C'est un tel événement qui a conduit Paul à opérer un tournant radical. Qui aurait pu changer Paul de telle manière ? Il était persuadé qu'il servait Dieu dans la seule vraie religion puisqu'il s'attachait strictement à la Parole de Dieu et la suivait. Comment a-t-il pu du jour au lendemain laisser tomber toutes ces choses et même les tenir pour rien ? La réponse, c'est qu'il avait rencontré la Personne vivante de Jésus-Christ, le seul vrai Dieu, venu comme notre Sauveur pour notre rédemption, pour le pardon de nos péchés, et pour devenir notre vie. Si après l'avoir reçu vous le gagnez un peu plus chaque jour, vous avez tout gagné. Paul n'a pas abandonné seulement la religion judaïque ; tout ce qu'il pouvait y gagner en haute position et en prestige devant les hommes ne signifiait plus rien pour lui en comparaison avec la Personne la plus précieuse de tout l'univers.
Les disciples ne connaissaient pas le Seigneur en premier lieu comme un enseignant. Dans sa première Epître, Jean parle ainsi des trois ans et demi pendant lesquels ils ont passé chaque jour avec lui : « Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché, concernant la parole de vie » (v. 1). La parole de vie, ce n'est pas une doctrine, c'est le Christ vivant. Aussi bon soit-il, un enseignement ne me rassasie pas. Je ne peux me réjouir que du Christ vivant, et cela me préservera d’élever un orateur. Un frère tout simple qui vit Christ est plus précieux qu'un prédicateur doué qui ne vit pas Christ. Si nous avons une haute appréciation pour le fait que Jésus-Christ est incomparablement précieux et que nous le connaissons comme tel, plus rien d'autre n'aura de valeur pour nous. Ce n'est rien d'être quelqu’un, ni d'aspirer à une quelconque position. Désires-tu que chacun soit saisi de respect pour toi ? Ce n'est rien ! Tout est de la boue. Personne ne peut se mesurer à Christ. Tout ce qui compte, c'est ce Christ que nous vivons. Seul Christ, quand nous le vivons, nous et tous les autres saints, peut bâtir l'Eglise dans notre ville.