Souvent nous faisons bien des efforts pour essayer de retenir ceux qui veulent quitter l’Eglise. Mais le Seigneur a agi différemment. Quand il était à la croix, tous l’ont abandonné. « Méprisé et abandonné des hommes… semblable à celui dont on détourne le visage, nous l’avons dédaigné, nous n’avons fait de lui aucun cas » (Es. 53:3). Celui qui vient dans l’Eglise a besoin de cette attitude ; il doit accepter qu’on ne fasse de lui aucun cas ; c’est ce qu’il mérite, du reste. Qui sommes-nous ? Rien du tout ! Gardons-nous donc d’élever qui que ce soit dans l’Eglise si nous ne voulons pas moissonner la corruption. Pas même le Seigneur ne cherchait à être honoré. Au contraire, Esaïe dit : « Nous n’avons fait de lui aucun cas. Cependant, ce sont nos souffrances qu’il a portées, c’est de nos douleurs qu’il s’est chargé ; et nous l’avons considéré comme puni, frappé de Dieu, et humilié » (Es. 53:3b-4). Et il a effectivement été puni, mais c’était pour nous, « … mais il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités » (v. 5a). Nous n’avons pas le droit d’être orgueilleux, de penser que nous sommes si bons et que nous méritons une couronne. En réalité, chacun de nous aurait mérité le jugement et la condamnation. Les meurtrissures et la mort auraient dû nous frapper nous.
Le Psaume 22 est très précieux. « Mon Dieu ! mon Dieu ! pourquoi m’as-tu abandonné ? » (v. 2). Ce Psaume nous le montre : parce que nous avons abandonné Dieu, Dieu devait abandonner son Fils. Nous, au contraire : « … nous l’avons considéré comme puni, frappé de Dieu, et humilié. Mais il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités ; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait sa propre voie ; et l’Eternel a fait retomber sur lui l’iniquité de nous tous. Il a été maltraité et opprimé, et il n’a point ouvert la bouche. Semblable à un agneau qu’on mène à la boucherie, à une brebis muette devant ceux qui la tondent ; il n’a point ouvert la bouche. Il a été enlevé par l’angoisse et le châtiment ; et parmi ceux de sa génération, qui a cru qu’il était retranché de la terre des vivants et frappé pour les péchés de mon peuple ? » (Es. 53:4b-8). Le dernier verset de cette citation évoque encore une fois ce point. Relisons encore Esaïe 53 et le Psaume 22, et méditons ces passages. La question : « Mon Dieu ! mon Dieu ! pourquoi m’as-tu abandonné ? » n’est pas avant tout une plainte du Seigneur devant Dieu, mais elle nous pousse plutôt à chercher la raison de ce cri et à comprendre que c’est nous qui en sommes la cause. C’est à cause de moi que cela est arrivé. Dans la vie de l’Eglise et dans notre vie personnelle, ayons sans cesse sous nos yeux l’image de celui qui a été crucifié pour nous ! Paul a peint le Crucifié aux yeux des Galates, une image vivante et fraîche (Gal. 3:1). La description détaillée de cette peinture se trouve dans ce Psaume. Toutes les parties de son être et de sa nature ont été touchées : sa chair, son corps, ses os, son cœur, ses entrailles, ses mains et ses pieds, sa langue et ses lèvres, son âme. Sur sa tête pesait la couronne d’épines ; il a subi les moqueries et souffert pour nous. En fait, ce sont mes mains et mes pieds qui auraient dû être percés, car ils ont fait le mal, mais pas les siens. Le Seigneur a tant souffert à notre place, et il est finalement mort pour nous à la croix.
Passons en revue les personnes qui étaient présentes à la croix et tout ce qui s’y est passé :